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Cycle (de l'air et du sang) (2016 - 2017)

for soprano or mezzo-soprano, alto flute and alto saxophone

(10'00")

First performance :  30 Juin 2017, Cité Universitaire (maison du Mexique), Paris, Marie Soubestre (voice), Setareh Sehatzadeh (flute), Mai Toyama (Saxophone)

Commission : Ensemble Spirales

 

 

À propos de l'œuvre

Dans Cycle de l'air (et du sang) j'ai travaillé sur un extrait du poème Cycles de la jeune poétesse française Irène Gayraud. Le texte a été le point de départ pour la conception formelle de l'œuvre (articulée en deux mouvements contrastés suivis d'un épilogue), mais également pour l'exploration phonétique dans la partie vocale et ses répercussions sur l'écriture instrumentale. De même, les notions d'unité et de multiplicité évoquées dans le poème, ont été essentielles pour chercher une véritable convergence ; une relation étroite entre la voix et les instruments. C'est ainsi qu'il y a une sorte de prolifération de la voix, car le traitement phonétique du texte est élargi, voire multiplié dans l'écriture instrumentale. Dans le premier mouvement, dont le caractère est très rythmique et saccadé, la sonorité percussive de la voix (parlée ou chuchotée) trouve une correspondance dans les modes de jeux employés par les instruments à vent. Ces derniers font partie également du jeu phonétique lancé par la chanteuse et utilisent leurs voix, mélangeant des brefs fragments chuchotés du texte avec le son instrumental. Si bien la première section se caractérise par la sonorité percussive de la voix et des instruments, dans le deuxième mouvement le chant et les lignes mélodiques sont privilégiés. Les mots sont étirés par la voix et le temps devient plutôt statique ou suspendu. La ligne vocale est prolongée et enrichie par le deux instruments qui créent ainsi une résonance harmonique de la voix.

Extrait de Cycles  :

Tu sais que si

sous les multiplicités est une goutte de sang

sous une goutte de sang sont les multiplicités

et les deux sont semblables

 

Batîs un mur d'air       entre toi et la goutte de sang

transparent puis lumineux

guide invisible

des voies sonores

 

Un jour franchis le mur clair

tu enjamberas avant

après la goutte de sang

seras devant et derrière

laisse-la pousser dans tes cheveux comme sève rouge

penche le geste, la coupe creussée de tes mains pour la goutte de soif,

recueille le rite de la boire

 

Et lorsque air parmi l'air           tu auras fondu le mur

alors      tu t'étais approchée du monde multiple

 

Irène Gayraud © 2011

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